Les manifestations folkloriques – le ballet mandingue
Racontée par Sékou Mamadou KEITA
(Extraits du texte transcrit par Lancéni Balla Keita)
La danse “Madan“ ou le ballet mandingue“
Le madan est une danse traditionnelle avec un rythme intense. Il est dansé par les jeunes et les adultes. Les hommes portent des pantalons bouffants pour mieux marquer les pas de danse, les sautillements et les retournées acrobatiques dans le cercle formé à l’occasion par la foule de spectateurs. Chaque danseur surgit au centre du cercle dans un saut acrobatique. Il est arrosé de foulards par des femmes pour l’inciter à danser et à bien danser, en démontrant son agilité et sa vivacité. Les jeunes filles surgissent en face de lui et épousent le même rythme. Cette sortie acrobatique du jeune homme dans le cercle, permet de tester le degré d’estime qu’il a auprès des jeunes filles. Lorsque les batteurs transpirent, les jeunes filles essuient leurs visages avec des mouchoirs en tissu.
La cérémonie dure toute une semaine et c’est la jeunesse qui se charge de l’organisation matérielle. Le financement est assuré par la jeunesse elle-même, a travers les sommes perçues suite à des travaux champêtres, collectifs, effectués pendant l’hivernage.
Les batteurs au centre des activités de réjouissances sont bien entretenus sur le plan alimentaire afin qu’ils donnent le meilleur d’eux même lors des séances. Les jeunes filles restent aux petits soins des batteurs de tam-tam, qui sont accueillis et accompagnés au début et à la fin de la cérémonie par elles dans une atmosphère bon enfant.
Le village est très mouvementé durant toute la semaine du Madan qui se joue l’après midi et continue dans la nuit jusqu’à une heure tardive.
Au début de la cérémonie, un parrain et une marraine sont désignés en fonction de leur importance sociale dans le village .Ce sont des personnes capables de rassembler les jeunes et sont disponibles à chaque moment. En retour pendant l’hivernage, les jeunes effectuent des journées de travaux champêtres pour le parrain et la marraine du Madan.
Ce type de danse permet de former les jeunes pour la vie associative et son organisation responsabilise chacun d’eux. C’est avec beaucoup de regret que nous constatons la disparition de ces évènements
Auteur : Lancéni Balla Keita
Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur